homme qui a franchi, par l’effort indomptable et le don de sa personne, la limite de l’humain et du surhumain (Sénard, « le Zodiaque »).
Dans ce mois qui est le cœur de l’été, le Soleil en signe de Feu, proche de l’étoile royale Regulus, accorde à ses natifs le pouvoir incontesté de dire « Je ». Beaucoup moins impulsif que celui du Bélier, le feu du Lion est soigneusement contrôlé afin d’alimenter sans relâche une volonté rayonnante, une confiance en soi illimitée qu’on ne saurait critiquer tellement elle s’imprègne d’un magnétisme personnel qui subjugue sans effort.
Entraînant avec lui un cortège approbateur, le natif du Lion est un Solaire qui incarne sa propre « image de marque » dans une ambiance de triomphalisme décomplexé. S’il était question de complexe, ce serait celui de supériorité, l’identification au Roi-Soleil.
Son comportement est habituellement généreux, fier, amoureux du beau geste qui renforce l’impression produite, avec une certaine ostentation. Sa seule présence exige et obtient ce qu’il croit être son dû, au mépris des règlements et des interdictions.
Psychologie : le Lion est donc extraverti. Comme le Bélier, il est émotif et actif, mais secondaire et non plus primaire, il n’est plus le colérique mais le passionné. Tout aussi dynamique mais moins impulsif que le Bélier, sa qualité de signe fixe le pousse à la réflexion, non pour transiger, mais pour être plus sûr de la victoire. Souvent force de la nature, son autorité est sans limite et aboutit trop souvent à la tyrannie, à l’hypertrophie du Moi, à une surestimation de sa valeur et de ses capacités. Mais il ne craint pas ses responsabilités et a le sens inné du commandement. En lui, s’incarne la forme la plus achevée de la « volonté de puissance ».
Selon les dominantes du thème personnel, deux orientations sont possibles :
— le type matérialiste, réaliste, viril, axé à fond sur sa réussite et ses objectifs personnels, obnubilé par son prestige et totalement identifié à sa fonction socioprofessionnelle ;
— le type idéaliste, tout aussi porté vers l’action — car le Lion n’est jamais un contemplatif — mais dans la perspective d’un achèvement complet de ses possibilités, aimant l’art, se dépouillant de toutes ses vanités accessoires dans une évolution vers la perfection de l’être et de l’œuvre.
* L' intelligence léonine est lucide, réaliste, surmontant les problèmes dans un esprit de synthèse, jugeant les situations sans se perdre dans les détails.
* Sa force : repose sur sa puissance de travail, son souci de perfection, son don d’organisation, la stimulation qu’il exerce sur l’entourage; ses directives claires, sa franchise.
* Sa faiblesse : son orgueil, son refus des critiques, son goût excessif du faste, son horreur des comptes et des budgets, sa tendance à jouer les monstres sacrés et à se prendre pour une « very important person ».
Ses aptitudes professionnelles : il atteint rapidement le niveau directorial dans une entreprise, surtout les banques d’affaires, le commerce de luxe. S’il a un don de création, ce qui est assez fréquent, il l’appliquera avec succès dans les arts, le théâtre, mais se sentira frustré s’il le néglige. La politique, l’enseignement supérieur, les missions diplomatiques, le sport, les grandes entreprises sont aussi dans son champ d’action.
Les enfants du Lion : ils exercent très tôt la suprématie dans la cour familiale. Il faudra éviter de leur donner le spectacle de la mesquinerie ou de la médiocrité, ce qui n’empêchera pas de leur faire comprendre la valeur de l’argent. En principe, ils brilleront dans leurs études. Le père fera tout pour ne pas se dévaloriser à leurs yeux.Sa vie amoureuse : elle est relativement simple, car c’est au fond un être sans complexe inhibant, qui fait passer l’amour après le rôle social. Il a surtout besoin de se sentir admiré afin de jouer son rôle de Soleil réchauffant, de Lion superbe et généreux. Il ne s’abaissera jamais à supplier. Souvent il place son idéal si haut que bien peu de femmes pourraient l’atteindre. Dans son goût du faste, il veut une compagne qui lui fasse honneur et puisse l’aider à briller dans les réceptions et les dîners, et dont l’approbation et l’admiration même lui soient un encouragement. La femme du Lion est, elle aussi, animée par un sentiment de grandeur : elle cherche à s’imposer dans l’existence, soit par son activité propre, soit par l’intermédiaire de l’homme qu’elle épousera. A un certain niveau, elle ne pourra aimer vraiment qu’un homme supérieur, qui lui donnera le sens de l’Absolu, ou du moins son approche.
L’amour des Lions est trop souvent ombrageux, sensible aux préséances. Il est aussi composé pour fasciner l’entourage par ses grandiloquences, son faste. Mais avec l’âge, il advient que l’orgueilleux Lion au faîte de sa réussite devienne un simple objet entre des mains féminines. Louis XIV et Mme de Maintenon en sont un bel exemple.
Santé : bâti le plus souvent à chaux et à sable, bel athlète à la vitalité écrasante, il surclasse l’entourage dans le travail comme dans les plaisirs. Toutefois l’ignorance de ses propres limites et le désir des records finissent par causer la tension nerveuse. Sur un tempérament souvent congestif, les accidents cardiaques et circulatoires sont fréquents, surtout après une vie de démesure. La maladie des directeurs, l’infarctus, les guette au tournant de la quarantaine s’ils ont brûlé la chandelle par les deux bouts. Le cœur, la vue, la colonne vertébrale, la moelle épinière sont souvent visés. Il faudra donc éviter tout ce qui entraînerait à la longue des troubles congestifs, en premier lieu les repas d’affaires !
Les exceptions : si des influences dissonantes, surtout saturniennes, entrent en jeu, le Lion ne parvient pas à la hauteur de ses aspirations. Inhibé, remâchant ses déceptions, il se sentira déclassé, roi en exil, mais continuera à éblouir un entourage au fond peu convaincu.
Sens du destin Lion : le Lion de type moyen doit résoudre le problème de l’autorité, dont il est porté à abuser et doit accepter les autres en tant qu’individualités égales en droit à la sienne propre. Le mythe du Chef n’est plus accepté dans le monde des valeurs humaines contemporaines. Mais il peut s’efforcer de devenir un modèle en luttant pour un idéal véridique. Le Lion plus évolué risque d’oublier lui aussi les valeurs humaines en se laissant absorber par sa fonction, sa profession, ou en imposant des principes rigides valables pour lui seul.
Mots clefs : conscience, dignité, splendeur. Passion, dramatisation, orgueil.
Quelques Lions célebres : Danton, Napoléon, Mussolini, Laurent le Magnifique, Edgar Faure, Fidel Castro, Eric Tabarly, G. Trigano, Bleustein-Blanchet, J.-C. Killy, Dumas père, Bruno Coquatrix, Mme du Barry, Mme Tal-lien, Sheila, Sylvie Vartan, Coco Chanel, Charlotte Cor-day, princesse Margaret.