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ASTROLOGIE ET DESTIN PEUT-ON SURMONTER SON THÈME?

Posté : mer. 29 juin 2016 00:26
par gillou
:arrow: A tout être qui s’intéresse à l’astrologie se pose très vite le problème de la liberté humaine. Déterminisme et fatalisme d’une part, liberté totale de l’autre, grâce divine par surcroît, trop de philosophes en ont discuté vainement depuis des millénaires. Nous n’entrerons pas à notre tour dans ce magasin poussiéreux, laissant à chacun son idée personnelle. Nous ne ferons pas non plus l’historique des positions de l’astrologie, sur ce point, qui ont pu varier selon les écoles.

Nous voudrions seulement que le lecteur ami de l’astrologie n’adopte pas une attitude résignée en disant « C’était écrit » devant les déceptions et les ennuis.

Les plus grands astrologues, Ptolémée en tête, n’ont jamais prétendu que notre destin était fixé d’avance, puisqu’on leur doit le célèbre adage : « Les astres inclinent mais ne nécessitent pas ». C’est surtout avec les astrologues arabes, qui ont eu tant d’influence au Moyen Age, que s’est insinué le fatalisme musulman, le « Mektoub » stérilisant qui a pétrifié le monde arabe.

:arrow: Le Déterminisme astral : Il serait vain d’affirmer qu’il est quantité négligeable. « Cependant, ceux qui se veulent libres, ne font guère afin de le devenir. Tel qui a la prétention de l’être, est esclave de ses passions,Conséquences de son tempérament, qu’imposa son ciel de naissance (Maurice Privât, La Loi des 'Étoiles').
« EN naissant, l’homme apporte non seulement sa morphologie, son anatomie, sa physiologie spécifiques, non seulement son tonus, des rythmes, des tendances, des idiosyncrasies, des diathèses, qui lui sont propres; mais aussi un équilibre psychophysiologique, un tempérament psychique, un ensemble de traits psychologiques inhérents à son organisme particulier. Les éléments de cet ensemble sont constants. Il ne pourra pas les modifier jusqu’à sa mort, ou du moins ne les modifiera que partiellement. Ils constituent l’armature de sa personnalité unique et déterminent biologiquement la courbe de son destin » (C. Wilczkowski, L’Homme et le Zodiaque).
Ceci a pu sembler faux, lorsqu’au début de la psychanalyse, on a découvert que les événements de la petite enfance conditionnent la personnalité et la destinée. Mais on n’a pas tardé à pressentir un déterminisme antérieur. La psychanalyste Marie Bonaparte affirme que théoriquement il y a une tendance constitutionnelle au refoulement, à la sublimation, à la normalité, à la perversion, etc. Freud déclara un jour que la rigueur du Sur-moi ne correspond pas nécessairement à la dureté de l’éducation. Ainsi, chez ceux qui ont une dissonance Soleil-Saturne beaucoup ont subi une autorité sévère dans l’enfance, mais d’autres, dont l’entou- ; ; rage a été doux, n’en ont pas moins réagi comme si cet entourage avait été réellement dur. Stekel, dans la Femme Frigide, ajoute : « Des sujets névro¬tiques graves n’ont jamais subi de traumatisme : celui-ci n’agirait que sur celui qui est prédisposé. Ce n’est pas le traumatisme comme tel qui est nui¬sible, c’est la réaction de chaque individu. »

On peut en conclure que le terrain constitutionnel d’un individu conditionne les événements infantiles déterminants pour la suite de sa vie. Le thème astrologique serait donc vraisemblablement l’indication d’un « pré-conditionnement » puissant, qui tendrait à orienter d’avance les réactions du sujet à son milieu, aux traumatismes et aux événements.
:arrow: La liberté de l’homme: elle réside avant tout dans son intelligence qui lui permet de faire un choix raisonné, et dans son âme (reflet du divin en nous pour les spiritualistes). Puisque le déterminisme astral joue sur nos instincts, notre partie animale, notre inconscient, notre esprit de décision ne doit pas prendre sa source dans nos glandes ou nos viscères, mais bien dans notre intelligence raisonnante. Nous serons alors suffisamment libérés de nos astres, qui indiquent notre premier mouvement viscéral, faisant nôtre l’autre vieil adage : « Le sage gouverne ses astres. »
:arrow: Le destin existe-t-il ? Certains affirment que le destin revêt deux formes :
* La fatalité extérieure, à laquelle nous ne pouvons rien. Les deuils, les guerres, les révolutions, les cataclysmes bouleversent notre existence malgré nous. Certains s’y ruinent, d’autres y font fortune, comme l’homme qui vendit les pierres de la Bastille sous la Révolution.
* La destinée intérieure, qui n’est au fond que la projection dans la vie de nos tendances profondes. Héraclite disait déjà il y a plus de vingt siècles : « Le caractère de l’homme, c’est sa destinée. » L’astrologue autrichienne Z. Wassilko cite le cas d’un Allemand, qui réformé pendant la dernière guerre, se fit photographier par vanité dans une tenue d’officier S. S. Les Russes ayant envahi la ville, découvrirent la photo, et le prenant pour un véritable officier, l’abattirent sur-le-champ. Il avait ainsi assumé malgré lui le rôle qu’il aurait souhaité tenir. 
:arrow: Le rôle de l’inconscient : On retrouve dans la formation du Destin les « images de l’âme » dont nous avons déjà parlé. Ces images que nous portons en nous orientent malgré nous nos rapports avec le monde extérieur, avec ceux qui nous dirigent et ceux qui nous entourent. Par l’automatisme de répétition, nous sommes amenés à jouer, dans les grandes circonstances de la vie, un sketch que nous renouvelons toujours : celui du guerrier vaincu, de la femme trompée, etc. Comme le dit le Docteur Allendy, « on constate que l’homme se porte d’instinct vers les circonstances dont la représentation est en lui, bien plus souvent que ces circonstances ne viendraient à lui ». « Un être n’est jamais seul, dit le psychanalyste Portnoy, il a toujours avec lui les images de l’enfance. Il n’y a pas de situations neuves. » Citons encore le Docteur Soubiran, dans Les Hommes en Blanc : «Je n’avais pas compris que rien ne nous arrive qui ne soit le reflet de notre nature profonde et que nous n’ayons appelé secrètement de tous nos vœux... J’ignorais qu’ainsi on ne peut rencontrer que soi-même sur les routes du hasard. »
L’homme que nous qualifions de chanceux porte tout simplement en lui une image d’heureux souvenirs, et le succès gravé dans son inconscient appelle automatiquement le succès de son destin.

Comment agir avec son propre thème?
Depuis quelques années, les astrologues ne considèrent plus le thème comme un oracle absolu, comme un jeu de l’oie où l’on tire pour toujours les mauvaises cases.
Trois attitudes sont possibles :
a) Subir son thème : c’est le cas de l’être qui proclame : « Je suis comme je suis, il faut me prendre comme cela » et qui ne fait aucun effort pour reconnaître ses points faibles, et essayer de les amender. C’est aussi le cas de
l’être qui est, comme on disait naguère, la proie de ses propres passions, ou la victime de ses inhibitions, qui va trop loin ou se recroqueville.
b) Vivre son thème : C’est l’attitude de l’être intelligent, c’est « la voie de l’homme rusé », comme disait Gurdjieff. Il est prêt à reconnaître ses manques, ses déséquilibres et à tout faire pour y remédier. La première chose qui s’impose, c’est : la prise de conscience :
Elle permet de reconnaître et d’accepter, même dans ses défauts, et surtout, dirons-nous, dans ses défauts, le portrait psychologique proposé par votre thème. Ce n’est qu’avec une totale franchise envers vous-même que vous pourrez prendre conscience de toutes vos tendances et des problèmes qu’elles posent dans la vie quotidienne. Soyez assez fort pour exorciser vos fantômes en les traquant dans la pleine lumière de la conscience. Il faut bien sûr pour cela une âme forte. Le schème, le sketch que vous avez répété jusqu’alors sera dépassé dès que vous en aurez pris conscience. Et cela, seul le thème astrologique peut vous y aider pleinement. Connaissant vos vérités profondes, vous pourrez, selon l’expression d’André Barbault, « épouser vos vérités essentielles dans le plus parfait accord avec vous-même, pousser droit au centre de votre champ cosmique ».
c) Nous en arrivons à la troisième attitude : dépasser son thème, qui est la voie de la transcendance. Il est un fait qu’il existe des thèmes hérissés de dissonances qui peuvent plonger le sujet dans la névrose, la maladie, les luttes épuisantes. C’est au fond la seconde attitude poussée à ses extrêmes possibilités. C’est le père de Foucauld, lieutenant fêtard, qui brusquement devient un ermite et un saint; c’est Gandhi, plein d’agressivité et de désirs sexuels, qui les transmue en non-violence supérieure. C’est au fond une sublimation qui ne peut réussir que sur un fond riche en libido. C’est l’ascèse, le symbolisme planétaire porté à son octave supérieure, le détachement de la matière, l’alchimie personnelle. On conçoit qu’il ne peut y avoir que peu d’élus dans cette voie dure.
Dans cette évolution que permet l’astrologie, il faut admettre que la vie est une lutte contre notre propre inertie et notre propre médiocrité. On a trop tendance en général à rester dans son coin, à se satisfaire de ce que l’on a, à ne pas évoluer, à craindre le changement. On a remarqué que l’aspect de carré (900), dans un thème, exprime une énergie prête à se mobiliser pour activer l’évolution : le conflit qu’il exprime peut être analysé et provoquer le choc nécessaire à toute évolution, morale ou { matérielle, faisant sortir le sujet de son enlisement dans le quotidien.
L’astrologie aide à dégager les lignes de force de notre destin profond, les structures du plan de notre vie.
Finalement, où réside notre liberté ?
:arrow: A chacune des grandes lignes ainsi décelées, s’offrent en général plusieurs orientations. L’astrologue doit expliquer le pourquoi, il peut dire : « Si vous agissez de telle façon, vous mettez en jeu telle ou telle force de votre inconscient et vous déclencherez telle ou telle conséquence». Rien n’est alors inéluctable, on échappe au fatalisme décourageant. Mais lorsque ces forces sont contradictoires, ce qui est fréquent, le triomphe de l’une d’elles peut entraîner la catastrophe. Le président J. F. Kennedy, Gémeaux typique, cherchait inconsciemment des succès immédiats et devint le plus jeune président des U. S. A. Mais la position de Saturne, à son Milieu du Ciel, exigeait au contraire une maturation progressive, une plus longue patience, de la prudence. Or en dédaignant les précautions qu’on lui proposait, il a enfreint la loi de son thème et ignoré son propre Saturne, entraînant ainsi sa perte prématurée.
:arrow: Connaissant nos limites aussi bien que nos possibilités cachées, sachant jusqu’où nous pouvons aller trop loin, notre liberté morale et notre volonté raisonnée joueront dans ce cadre. Nous agirons alors suivant notre rythme propre et au moment opportun. Mais il faut absolument éviter de se braquer sur son thème, de trop redouter ses passages critiques et d’en oublier de vivre en négligeant nos richesses intérieures.